La petite joueuse d’échecs

Couverture « La petite joueuse d’échecs » de Robert Belfiore. Biblio Mango.

La Grèce Antique

« La Grèce Antique » de Anne Jonas. Mango Jeunesse.

Les requins de Polynésie

Affiche « Les requins de Polynésie » réalisée à quatre mains avec Joseppe. Au vent des îles, Tahiti, 1998.

Nos Guerres

Album Nos Guerres. David Benito (texte), Laurent Bourlaud (dessin), Patrice Cablat (couleur). Éditions Cambourakis, Oct 2010.

Nos guerres, un roman graphique de  David Benito (texte), Laurent Bourlaud (dessin), Patrice Cablat (couleur) paru le 10 Octobre 2O1O aux éditions Cambourakis.

l’histoire :

Roman graphique choral, Nos guerres fait entendre un ensemble de voix écrasées par la guerre industrielle et moderne, une guerre jamais nommée précisément, mais proche de la Première Guerre Mondiale.
Dix récits se succèdent, d’une grande diversité de points de vue, qui tous réduisent à néant les illusions sur l’héroïsme guerrier : de l’officier aristocrate contraint à des actes qui lui répugnent au troufion perdu dans le labyrinthe des tranchées en passant par le paysan pris en tenaille par les champs de bataille, c’est toute l’absurdité cruelle de la guerre qui s’exprime dans ces courts récits.
Chaque histoire est dessinée et mise en page différemment, en adéquation avec le discours, le niveau social, les références picturales que le texte peut évoquer. Le traitement graphique fait référence tantôt aux avant-gardes, tantôt au dessin de presse ou aux débuts de la bande dessinée, mixés parfois avec des éléments beaucoup plus modernes.
Cette vision kaléidoscopique évite tout manichéisme, et affronte au contraire la question de l’ambiguïté du rapport des hommes (et des femmes) à la guerre.
Le livre s’ouvre sur un prologue narratif, qui donne la parole à un vieil homme riche, mutilé, partisan artiste de la guerre. On peut supposer que l’esprit tourmenté de ce personnage désagréable constitue le théâtre où se déroulent les dix récits.

Postface de Thierry Smolderen scénariste et théoricien, spécialiste de l’Histoire de la bande dessinée.

Découvrez ci-après la couverture du livre et quelques planches, extraites des divers chapitres du livre :

Presse

Télérama

La Grande Guerre comme réservoir sans fond de cauchemars vécus, la bande dessinée y puise depuis toujours, et Tardi reste la référence insurpassable (lire et relire C’était la guerre des tranchées). Un trio d’auteurs quasi inconnus y plon ge à son tour avec un brio renversant. Le premier regard bute sur une structure éclatée, une mise en scène graphique hé téroclite, et tout renvoie à l’exercice de style. Pourtant, ce puzzle se révèle d’une cohérence remarquable.

En dix brefs récits, défilent un galonné mutilé qui commanda un peloton d’exécution, un poilu malade à crever d’avoir mangé du rat, une noble infirmière dont l’idéal s’effrite dans l’horreur quotidienne, deux troufions cousins condamnés à se flinguer d’une tranchée à l’autre… Autant de destins indi viduels, autant de voix déconnectées les unes des autres qui, ensemble, font une sorte de mémorial brut à l’homme con fronté au pire, dépassé, avec ses faiblesses, ses souffrances, sa révolte, sa naïveté, voire son abjection. Chacune de ces histoires est déclinée dans un style et des références picturales « d’é poque », revisitées avec une impertinente et, en même temps, très pertinente distance. Brillante idée, car l’ironie trempée d’humour noir façon L’Assiette au beurre, les trivialités à gros traits de la blague dessinée, les froides architectures « modernistes », mais aussi les déclinaisons cubiste, sulpicienne ou d’art brut dé sin tègrent tout discours moralisateur ou édifiant avec une corrosive ironie. Et traduisent à cru, de manière imparable, quelque chose d’une vérité hu maine universelle.

Jean-Claude Loiseau.
Telerama n° 3187 – 12 février 2011

Le Monde

Déroutant, inclassable mais exemplaire de l’évolution de la bande dessinée, Nos guerres est un livre époustouflant d’intelligence scénaristique et graphique, qu’il s’agisse du découpage, du dessin ou de la perspective choisie par les personnages. Protéiforme, Nos guerres est axée, comme son titre l’indique, sur le thème de la guerre, berceau générique du XXe siècle dont le rejeton surdoué et emblématique reste la première, celle de 1914-1918, « la mère de toutes les guerres ».

Les trois auteurs ne se contentent pas d’un récit linéaire ni d’un découpage classique. Dix chapitres, dessinés en pleine page ou en quelques cases inscrustées de vignettes, font parler dix protagonistes de « leur » guerre, via des textes en réserve comme c’était l’habitude en BD avant que la bulle n’apparût. Un aristocrate mutilé ouvre le bal, suivi par des cousins « germains » séparés par le conflit ; un « poilu » victime de diarrhée après avoir avalé du rat ; une infirmière de noble souche qui découvre le versant sale de la guerre ; des soldats tonkinois réchauffant sous leurs blessures les révolutions à venir ; un jeune tuberculeux qui se reproche de ne pas être au front…

Chaque témoignage, frappé d’ironie mordante, d’horreur franche ou d’humour noir, bénéficie d’un style qui lui est finement adapté. Les déliés de l’art déco font le pendant au dessin de presse façon L’Assiette au beurre, la raideur néostalinienne aux icônes sulpiciennes, le Bauhaus à l’art naïf, le tout habillé de couleurs idéalement froides ou neutres. Cette palette de coloris et de traits donne un aspect distancié à Nos guerres tout en soulignant l’absurde mais inaltérable liaison entre guerre et humanité.

Yves-Marie Labé.
LE MONDE DES LIVRES | 17.12.10

BoDoï

Ce sont des histoires de tranchées, de morts, de vies détruites, au cours d’un conflit non nommé, qui semble être la Première Guerre mondiale.

Dans Nos guerres, le scénariste David Benito raconte au fil de dix chapitres des bribes d’existences, parfois drôles, souvent tragiques. Il y a cet enfant dont le frère est mort au front, qui s’enfuit avec ses autres frères, mais connaîtra un sort tout de même fatal. Ou bien ce soldat qui détaille de façon grivoise les moeurs lestes d’une certaine Victorine. Ou encore un adolescent tuberculeux coincé dans un sanatorium, honteux de ne pas se battre…
Ces courts récits sont dessinés par Laurent Bourlaud et soigneusement mis en couleurs par Patrice Cablat. Chacun bénéficie d’une identité graphique propre, d’un traitement narratif différent. On plonge à chaque fois, sur quelques pages, dans un univers unique, tantôt art nouveau, tantôt expressionniste, tantôt naïf… On regrette parfois un format un peu trop bref, qui empêche d’embarquer totalement avec les personnages. Mais on reste saisi par la puissance que dégage cet ouvrage dense et riche.

Bd Gest’

Le titre de l’ouvrage ne laisse guère de place au doute quant à sa thématique, mais sa couverture d’une grande élégance laisse présager d’un traitement particulier. Dès le départ, les auteurs brouillent les pistes. Est-ce une bande dessinée ? Un livre illustré ? À la lecture, ces questions perdent rapidement tout leur sens. C’est un livre, ni plus ni moins, qui mêle textes et images d’une façon qui lui est propre.

David Benito, Laurent Bourlaud et Patrice Cablat font de cet album un manifeste contre la guerre, dépeignant avec justesse mais sans lourdeur les effets collatéraux des conflits armés sur celles et ceux qui y participent, de près ou de loin. Contrairement à ce qu’une préface plutôt hermétique peut laisser supposer, le propos dégage une grande simplicité, loin d’un intellectualisme que la postface, à son tour, semble prôner. Qu’importent, en fin de compte, les analyses qui pourront en être faites et la portée que peut avoir cette démarche d’auteur sur le médium, le but est de parler d’atrocité et de désillusion, de peine et de sacrifice. Au-delà d’un parti-pris formel indéniablement intéressant, alternant les styles graphiques pour rendre dans sa diversité l’émotion que dégagent les différents chapitres, la réussite de l’entreprise tient avant tout dans la pertinence de son propos. Le style relève davantage du simple exposé que de la démonstration laborieuse et laisse l’évidence du message s’installer d’elle-même, et durablement, dans l’esprit du lecteur.

Les auteurs ne tirent pas pour autant sur la corde sensible et à aucun moment les émotions ne prennent le pas sur le côté factuel de l’ouvrage, notamment grâce à la distance imposée par un dessin d’une froideur surprenante. Les mots, eux aussi, font honneur à la place importante qui leur est dévolue. Finement ciselées, les phrases s’enchaînent ; elles accompagnent les illustrations en même temps qu’elles créent un espace, une marge, entre le public et les personnages dont la vie s’offre par bribes. Les pages défilent, mais lentement. Elles se gardent de céder à l’empressement, mais invitent au contraire à une lecture contemplative.

À l’heure de refermer le livre, l’impression qui prédomine est celle d’une découverte, d’une expérience finalement peu commune. Fond et forme se répondent dans ce recueil aux multiples facettes. Entre texte et images, un équilibre s’installe : ils se complètent, mais jamais ne se fondent, si ce n’est dans un vœu d’excellence.

D. Wesel

Expositions

Cité internationale de la bande dessinée et de l’image
du 27 janvier au 30 avril 2011
Musée de la bande dessinée, salle d’actualité

Laurent Boulaud, Patrice Cablat et David Benito photographiés par Nicolas Guérin.

BoDoï en parle:
Réalisée par Patrice Cablat, David Benito et Laurent Bourlaud, la bande dessinée raconte en dix récits – drôles, tragiques ou les deux à la fois – un conflit, que l’on soupçonne être la Première Guerre mondiale. Très marqué et révélateur d’influences picturales diverses, le style graphique change à chaque histoire courte. Il se montre ici pleinement, en grand format, ce qui augmente la puissance des images.


Photos © BoDoï.

La traversée

Album collectif, Éditions Nouiga, Maroc, 2010

Album collectif « La traversée ». Couverture : Afif Khaled. 4eme: Jean François Chanson, 2010.

La traversée, dans l’enfer du h’rig.

De nombreux jeunes marocains sont tentés par le passage illégal vers l’Europe et beaucoup y perdent malheureusement la vie. Au Maroc, tout le monde connaît une histoire de patera échouant dramatiquement dans sa traversée du détroit de Gibraltar ou sombrant dans sa tentative d’atteindre les îles Canaries. Dans les rues des villes du Royaume, on voit souvent des subsahariens dans l’attente d’un passage vers l’Europe. Hélas, ils sont souvent mal vus par la population locale.
Cet album tente de parler de ces deux problèmes cruciaux et d’une actualité brûlante. Il s’adresse en priorité à la jeunesse marocaine et parle du H’rig dans tous ses différents aspects.

Mon récit en deux pages: Télé-Réalité

Te Patu Tiki

Te Patu Tiki, L’art du tatouage aux Îles Marquises, de Pierre et Marie-Noëlle Ottino-Garanger.
Éd. Christian Gleizal, 1999.

Te Patu Tiki, l’art du tatouage aux îles Marquises / Pierre et Marie-Noëlle Ottino-Garanger, avec la collaboration d’Anne et Henri Lavondès, Jean-Louis Candelot, Almut et Jean Pagès. – Teavaro (Moorea) : Éd. Christian Gleizal, 1999. – 303 p. : ill., cartes ; 32 cm.
ISBN 2-913486-00-2

Mes illustrations :

Note de l’éditeur :

L’art du tatouage, souvent méconnu et considéré comme un simple caprice ou comme une pratique barbare, est intrinsèquement lié à la culture marquisienne. Aux Marquises c’était la peau qui faisait l’enata ! Dans un monde de tradition orale, le Marquisien a su développer une forme d’expression où l’homme, aux yeux de tous, expose l’image immédiate, indélébile et pourtant changeante de ce qu’il est au sein de la communauté.

Les images-signes du tatouage dans leur diversité et leur agencement étaient sources de beauté, porteuses de savoir, mémoire transmise, garanties de pouvoirs et moyens d’enseignement … Intimement lié aux grandes époques de la vie, le tatouage était gage de succès, de reconnaissance sociale et d’admission dans le clan. C’était à la fois un droit d’entrée dans le monde des Hommes, des enata et une barrière protectrice contre les influences maléfiques, un renforcement de la peau et du corps par des motifs choisis pour leur pouvoir symbolique mais aussi esthétique. Il protégeait l’individu de la maladie, de la perte de son énergie interne et proclamait son identité. C’est pourquoi l’enata se drapait de ces représentations qui étaient autant de fragments d’un corps devenu sacré, qu’il se nomme Tiki ou Tupa, tout comme il enveloppait d’une autre peau, végétale celle-ci, ses divinités et ses objets précieux, à la fois pour les protéger et se protéger.

Signe protecteur et aussi marque profonde d’une affirmation identitaire, d’une volonté de survie et de reconnaissance, le tatouage, héritage du génie inventif et du sens esthétique marquisien, part indiscutable du patrimoine de l’humanité, réapparaît aujourd’hui, au moment où, à la veille du troisième millénaire, l’archipel marquisien et la Polynésie abordent une nouvelle étape et réinvestissent leur patrimoine culturel.

Les Auteurs :

Marie-Noëlle Ottino-Garanger, docteur en préhistoire, ethnologue et anthropologue, est membre associé du laboratoire 275 du CNRS. Dans ses travaux, elle s’est attachée à rassembler et à rendre accessibles les aspects de la société marquisienne dans ce qu’elle a su réaliser, adapter, créer : le tatouage en étant une des manifestations les plus étonnantes.

Pierre Ottino-Garanger, docteur en archéologie préhistorique et chercheur à l’ORSTOM. Depuis quinze ans il consacre ses recherches à étudier, dans les sociétés du Pacifique, la façon dont l’homme a organisé son espace et a su y développer des cultures riches et originales.

Presse :

Tahiti Pacifique Magazine, n° 99, juillet 1999 :

Enfin, il est arrivé, le livre tant attendu sur les tatouages marquisiens ! Et l’attente valait le coup, car c’est un livre superbe, aux multiples planches, comprenant pratiquement toutes les illustrations anciennes connues sur les Marquises, et même des documents inédits retrouvés au Bernice Bishop Museum de Honolulu.

[…]

C’est bien le meilleur résumé sur l’histoire, la faune, la culture et le milieu de ces îles que l’on ait vu depuis longtemps, un condensé complet et passionnant. Ensuite le livre nous offre tout ce que nous voulions toujours savoir, de la raison d’être des tatouages, leur signification et leur importance sociale. On découvre ainsi que les motifs de tatouages les plus populaires présentement à Tahiti proviennent essentiellement de Hiva Oa, alors que chaque île avait ses propres motifs.

[…]

Il faut féliciter Christian Gleizal pour ce remarquable travail qui est dorénavant la nouvelle référence, après Karl von den Steinen, sur le sujet.

Princesse Moe

Contes Tahitiens. Rai Chaze & Patrice Cablat. Aux vent des îles (Non publié).


Morvel

Revue Morvel Popo, 2006.

Morvel Popo. Couverture de Benjamin Lecoq/ Mayumi Jezewski/Vincent Estienne/Yacine Kadili/Seb Arnal, 2006.

Illustration pour la page de résumé de l’épisode précédent.

Les Coconinettes

Illustrations thématiques hebdomadaires du Site Coconino World

Les images de la semaine

Illustrations de couvertures hebdomadaires du Web Portail Coconino World.


Les images de la semaine, Homepage Coconino World. Design bandeau: Josépé.